Dans la suite des Experts du jeudi 13 mars, les intervenants reviennent sur les mesures de redressement évoquées par Bercy pour atteindre un objectif de déficit de 5,4% du PIB (soit 5 milliards d’euros). Roland Gillet insiste sur la nécessité d’une domestication des dépenses budgétaires par un coût de la dette qui ne soit pas biaisé par le rachat d’obligations par la banque centrale européenne.

« On considère que le financement d’une œuvre-d’art au milieu d’un rond-point est un investissement, alors que c’est contre-productif, potentiellement dangereux et surtout cela constitue une dépense culturelle »

Il rappelle que les mesures d'assouplissement quantitatif devaient être considérées comme des interventions extraordinaires et temporaires, d'autant plus que le rachat massif des dettes publiques de la banque centrale constitue une entrave à son indépendance politique. Ces mesures ont perduré dans le temps, culminant en 2022 avec le Programme d'Achat d'Urgence Pandémique (PEPP), au cours duquel la BCE a acheté des obligations d'état jusqu'à détenir 35 % de la dette publique de la zone euro. Cette tendance soulève des préoccupations quant à la soutenabilité des finances publiques et à l'impact à long terme de la crédibilité des Etats quant à leur capacité à rembourser leur dette.

« Aujourd’hui en Belgique, il y a heureusement des hommes politiques courageux qui refusent ce type de dépense »

Roland Gillet plaide en faveur de l'implémentation de mesures structurelles, notamment une augmentation de 1 % de la TVA sur les produits de luxe. Il affirme que cette mesure ne sera pas inflationniste, car les grandes marques visées pourraient exploiter cette hausse de TVA comme une opportunité marketing en offrant le supplément aux consommateurs, tout en générant des revenus substantiels pour l'État.

Retrouvez la deuxième partie de l'émission Les Experts: "Bercy cherche encore à faire des économies"