Ce jeudi 13 mars, Roland était l'invité de Caroline Loyer dans l'émission Le Monde qui Bouge - L'Interview de l'émission Good Morning Business présentée par Laure Closier.
Dans son analyse, Roland Gillet souligne que le comportement controversé de Donald Trump a eu pour effet de pousser les Européens à réagir, les incitant à envisager un réarmement, qui les rapprochera enfin de l'objectif de dépenses militaires de 2 % du PIB, comme stipulé dans les accords de l'OTAN. Ce mouvement s'inscrit dans le cadre du plan de réarmement proposé par la Commission européenne, baptisé "ReArm Europe", doté d'un budget de 800 milliards d'euros étalés sur quatre ans.
Roland Gillet précise qu'une part significative de ce financement, soit 650 milliards, sera empruntée directement par les États eux-mêmes, en dépit des règles du pacte de stabilité et de croissance qui oblige les États membres à garder leur niveau d'endettement sous la barre de 60 % du PIB et leur déficit à moins de 3 %.
Les 150 milliards restants s’inscrivent dans une logique similaire à celle du plan Next Generation EU, sous forme de prêts européens avec un biais national, soit une préférence marquée pour l'acquisition de matériel de défense européen. Toutefois, plusieurs pays expriment leur intention de ne pas se conformer à cette préférence, continuant ainsi à acquérir des équipements américains, ce qui joue en faveur de Trump.
"Pour l'instant, Donald Trump n'est pas désavantagé ; il parvient à obtenir l'engagement de l'UE d'atteindre cet objectif des 2 % du PIB en dépenses militaires, avec un biais national qui ne sera sans doute pas respecté"
Quant à un rapprochement avec la Turquie pour assurer la sécurité du continent, Roland Gillet est favorable à intégrer le plus d'acteurs supplémentaires autour de l'union économique des 27.
Retrouvez Le Monde qui Bouge - L'Iterview: "Europe de la défense, quels financements ?"