Ce jeudi 10 juillet, Roland Gillet et Jean-Hervé Lorenzi, fondateur du Cercle des Économistes, sont intervenus dans l’émission Les Experts, animée par Nicolas Doze. Le sujet portait sur la lourdeur du système fiscal français et belge, et sur la nécessité de trouver un équilibre entre les impôts et les prélèvements obligatoires d’un côté, et la maîtrise des dépenses publiques de l’autre.
"On arrive au bout des moyens de notre politique"
Roland Gillet a souligné la difficulté de cette tâche, notamment en raison du millefeuille administratif coûteux, où chaque ministère estime que leurs dépenses sont indispensables. Il a aussi évoqué une mauvaise habitude distillée au sein des citoyens européens : lors des crises, les Etats ont validé un endettement massif, dont le coût des intérêts a été considérablement atténué par la politique des banques centrales. En maintenant des taux d’intérêt très bas, celles-ci ont donné l’impression que la dette ne représentait pas un vrai fardeau. Aujourd’hui, une partie de l’opinion ne comprend pas pourquoi il faudrait faire des efforts supplémentaires alors que l’État a longtemps pu financer ses déficits sans que cela ne se fasse sentir. Cependant, ces dépenses excessives ont un coût élevé.
Roland Gillet a aussi rappelé que respecter les engagements de l’OTAN, en matière de dépenses militaires, coûte cher. Se doter d’armements n’est pas un investissement traditionnel, mais une dépense pour prévenir un conflit, sans retour direct. Il s’interroge sur le prix que nous sommes prêts à payer pour relancer la croissance. Nous sommes à court de moyens : quand il n’est plus possible de réduire le déficit par le budget, la seule issue reste l’endettement. Chaque mesure envisagée pour un retour à l'équilibre engendrera systématiquement une levée de boucliers.
Retrouvez la première partie de l'émission Les Experts "La France est-elle malade de sa fiscalité ?"